« Souveraineté alimentaire : parlons plutôt de sécurité alimentaire » (Jean-Marie Séronie)

L’idée de souveraineté soulève beaucoup d’espoirs et d’ambitions : les écologistes y voient un virage vers un futur beaucoup plus naturel, les technicistes une priorité absolue redonnée au développement de la production, pour les altermondialistes ce sera un recul de la mondialisation, pour les nationalistes un recentrage hexagonal, pour d’autres au contraire une étape supplémentaire dans l’intégration européenne, pour beaucoup enfin, un virage vers davantage de proximité. Chacun y loge une partie des rêves, des croyances ou des convictions. En cette période de crise, la souveraineté est donc loin d’être une idée qui rassemble.

Alors souveraineté alimentaire de quoi es-tu le nom ? Nous n’allons pas inventer les phosphates que nous n’avons pas dans notre sous-sol ! Nous ne serons donc jamais autonomes.

A l’idée de souveraineté, d’autonomie, d’autosuffisance, préférons l’idée de sécurité alimentaire.

Ce concept ne présente pas d’ambiguïté d’arrière-pensée de fermeture, de repli sur soi, mais ouvre plutôt sur l’anticipation, l’organisation. Et cette sécurité alimentaire pourrait être assurée, à condition de développer 4 politiques à conduire simultanément : consumériste, industrielle, agricole et territoriale.

(*) Une tribune de Jean-Marie SERONIE (photo), Agroéconomiste et consultant, diffusée ce 27 avril 2020, à lire : ici.