Selon l’Inspection générale des finances, l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) du secteur de l’industrie agroalimentaire a augmenté de 50 % au second semestre 2022. Une hausse qui pourrait paraitre impressionnante mais qui permet tout juste au secteur de restaurer ses niveaux de marges d’avant crise.

L’Inspection Générale des Finances a actualisé les conclusions du rapport de novembre 2022 sur l’inflation alimentaire. Ce rapport avait mis en évidence la baisse importante de l’EBE de l’industrie agroalimentaire de 16%, qui avait directement permis de réduire la hausse des prix produits alimentaires de 1,3 % pour le consommateur. Les industriels ont pendant des mois pris sur leurs marges atténuant l’inflation côté consommateur.

Au second semestre 2022, la poursuite des négociations commerciales entre distributeurs et industriels a permis en partie de rétablir les marges de l’industrie alimentaire. En effet, les prix de vente des industries alimentaires ont augmenté de 17,5% entre 2019 et 2022. Une hausse qui permet de retrouver un EBE équivalent (+0,6%) à l’année de référence 2019.

A noter que 85 % de la hausse des prix s’expliquent par l’augmentation du prix des intrants (27,5% pour les produits agricoles et de 28% pour la viande). L’EBE de l’agriculture est désormais supérieur de 27% à son niveau de 2019.

Côté distribution, l’EBE du secteur du commerce progresse de 9 % par rapport à 2019 et son taux de marge est de 0,7 point au-dessus de son niveau d’avant crise.

La hausse des prix des produits alimentaires atteint 14,5 % sur un an en février 2023 avec toutefois une forte hétérogénéité par produit. Cette hausse des produits alimentaires a entraîné une baisse de 3% de la consommation alimentaire des ménages au quatrième trimestre 2022, et la production des industries alimentaires a diminué de 1,7 % en décembre 2022. Cette baisse de la consommation pourrait se poursuivre en 2023 en raison de nouvelles hausses de prix. Une situation qui inquiète les industriels et fragilise les entreprises.