Le Livre Blanc de l’élevage présente 27 propositions sur 3 grandes thématiques visant à proposer des solutions au problème du renouvellement des actifs dans les élevages ruminants. Les départs à la retraite des chefs d’exploitations (plus de 50 % d’entre eux ont plus de 50 ans) ne sont pas compensés par les nouvelles installations stables mais insuffisantes. Le secteur bovins lait comme celui de la viande sont les plus concernés, avec des taux de remplacement de 40 à 50 %. La reprise d’exploitation est complexifiée par le manque de visibilité économique et climatique, l’augmentation des coûts de reprise et les difficultés d’accès au foncier et aux financements bancaires nécessaires aux investissements.

La rentabilité économique est identifiée comme un préalable nécessaire pour rendre l’élevage ruminant attractif. Bien que les prix des produits de l’élevage n’aient cessé de progresser au cours des trois dernières années, les élevages ruminants restent les activités agricoles les moins performantes économiquement, loin derrière les élevages de volailles et de porcs, qui sont plus intégrés et concentrés. Toutefois, même si sa rentabilité est deux fois supérieure à celle des installations de bovins viandes, l’élevage porcin souffre également d’un décrochage de la production en lien avec le renouvellement des générations. Ainsi, la seule explication économique ne peut être considérée pour assurer la pérennité des productions.

Afin de favoriser le développement des installations agricoles, les recommandations du Livre Blanc de l’élevage proposent trois axes d’action. Tout d’abord, il est préconisé de mieux accompagner et former les nouvelles installations hors cadre familial, qui représentent 28% des coexploitants installés depuis 2010. Pour cela, des solutions telles que l’apprentissage, le salariat agricole ou la double activité sont identifiées comme des pistes à explorer pour assurer la pérennité de ces nouvelles installations. Le « droit à l’essai »* est également recommandé. Ces formes d’activités agricoles offrent une plus grande flexibilité dans les parcours professionnels et contribuent à une « banalisation » des métiers agricoles. Ensuite, il est préconisé d’encourager la transmission et de faciliter l’installation sur les plans juridique, fiscal, règlementaire et économique. Enfin, le rapport souligne l’importance de créer du lien entre l’élevage et la société, en amplifiant les efforts de réduction de la pénibilité du travail mais aussi de communication basée sur la diffusion de messages concertés et positifs. Il s’agit d’encourager la compréhension et la valorisation des métiers de l’élevage auprès du grand public et notamment des jeunes.

* Tester, pour deux personnes ou plus, un projet agricole en commun pendant un an, avec un retour à la neutralité juridique, économique et fiscale en cas d’échec.