Le ministère de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique a publié, en novembre, un rapport sur l’inflation des produits alimentaire. L’inflation alimentaire qui reste inférieure à celle observée dans les principaux pays européens grâce aux réductions des marges de l’industrie agroalimentaire et, dans une moindre mesure, dans le secteur de la distribution.

En effet, l’inflation sur les produits alimentaires a atteint 12% pour l’année 2022. Cette hausse des prix a entraîné une modification de la consommation avec une rétraction de 2,4% en volume.

Cependant, le rapport indique que le Revenu Brut d’Exploitation (RBE) des agriculteurs a augmenté de 12%, une augmentation en partie liée à la hausse du revenu agricole. Ainsi, selon le rapport, « l’augmentation des prix de vente des produits agricoles a plus que couvert l’augmentation des prix des intrants ».

De l’autre côté de la chaîne de valeur, les supermarchés n’ont que légèrement réduit leurs marges. En fait, l’EBE de la grande distribution a diminué de 1% (-6% de marge sur le steak haché). 

Ainsi, si l’agriculture a augmenté ses revenus et la grande distribution les a maintenus, c’est l’industrie agroalimentaire qui a fortement réduit ses marges. L’EBE de l’industrie agroalimentaire a baissé de 12%. En d’autres termes, l’industrie alimentaire a encore comprimé ses marges brutes. En effet, si les renégociations de janvier/mars et juin/juillet entreprises avec la grande distribution ont couvert toutes les augmentations des prix des matières agricoles. Elles n’ont couvert qu’un tiers à la moitié des hausses des prix de l’énergie et des emballages et contenants. 

Selon le rapport, « la contraction de l’EBE de l’industrie agroalimentaire contribue, à elle seule, à réduire de 1,3 % la hausse des prix à la consommation finale des produits alimentaires. »

Le rapport prévoit que la tendance inflationniste devrait se poursuivre pour l’année 2023 et que les concessions faites par l’industrie agroalimentaire pourraient entraîner « d’importantes difficultés à produire des produits alimentaires dans les mois à venir ».