Depuis son adoption par 6 autres pays, le Nutri-Score est devenu un outil européen candidat à la déclaration nutritionnellesimplifiée sur laquelle la Commission UE est amenée à travailler au second semestre 2022.
Dans ce contexte, le comité scientifique du Nutriscore a rendu un rapport fin juin 2022 dans lequel il propose une combinaison de modifications de l’algorithme de calcul pour les aliments solides.
Le comité de pilotage du Nutri-Score a adopté les évolutions proposées le 26 juillet « Compte-tenu de l’impact positif de ces modifications sur la classification des aliments par le Nutri-Score, en cohérence avec les recommandations alimentaires ».
Concernant la viande de boucherie, du fait des risques de santé estimés associés à une consommation élevée et des recommandations de limitation de consommation (entre 200 et 500 g maxi par semaine) édictées par 4 des pays participants, les experts ont considéré que le Nutri-Score était trop favorable (en effet, la viande est généralement classée A ou B). Cela est dû aux points favorables attribués dans l’algorithme à l’élément « protéines », ainsi qu’à la faible incidence de points défavorables (densité énergétique, graisses saturées ou sel).
Le conseil scientifique a donc souhaité modifier l’algorithme en agissant sur la composante protéique pour tenir compte de l’impact évoqué du fer héminique sur la santé en recommandant la diminution du nombre de points maximaux pour les protéines attribuées à la viande rouge et aux produits à base de viande rouge, proportionnellement au rapport moyen (évalué à 75%) entre le fer héminique et le fer total dans les produits à base de viande rouge.
« Par conséquent, le nombre de points de protéines attribuables à la viande rouge devrait être réduit dans les mêmes proportions (-75 % par rapport au nombre maximal de 7 points), ce qui conduit à attribuer 2 points maximaux pour les protéines des viandes et produits à base de viande rouge ». Ce rapport sera complété en fin d’année 2022, pour les boissons.
La mise en œuvre du nouvel algorithme n’interviendra qu’ensuite et une période d’adaptation sera prévue pour les utilisateurs. Une nouvelle disposition de stigmatisation excessive, à notre sens, puisqu’un faible pourcentage de Français dépasse les recommandations nutritionnelles.
Extrait de LA LETTRE hebdomadaire de Culture Viande n*30 du 2 sept. 2022