L’offre de viande ovine ne répond pas à la demande mondiale

En 2021, comme lors des années précédentes, l’offre de viande ovine n’a pas répondu à une demande mondiale qui reste extrêmement dynamique, notamment en Asie et en Amérique du Nord.

Cela fait flamber le prix de l’agneau, comme des animaux de réforme. L’indice déflaté de la FAO pour la viande ovine, descendu à 80 fin 2015, oscille désormais entre 100 et 110 après avoir atteint 125 en septembre dernier.

Ce manque d’offre a surtout affecté la Nouvelle-Zélande alors que l’Australie recapitalise, profitant d’une accalmie dans les sécheresses qui s’intensifient avec le changement climatique. 

En Europe, le Brexit officialisé en janvier 2021 aura déstabilisé les flux, avec une anticipation des sorties irlandaises et surtout britanniques en 2020, qui s’est traduite par une pénurie d’offre en 2021 avec une chute des abattages au Royaume-Uni (-10%) et en Irlande (-4%). Les importations du Continent étaient donc en fort recul, d’autant plus que la logistique demeurait fortement perturbée.

Malgré un sursaut de l’offre nationale (+2%), les prix ont flambé en France comme dans le reste de l’UE. La cotation de l’agneau français a ainsi atteint 8 €/kg éc fin 2021. Elle est encore pratiquement à ce niveau fin juin 2022, en hausse de +13% d’un mois de juin à l’autre.

Cependant, les coûts de production ont flambé bien davantage. L’indice des prix des intrants (IPAMPA) s’était déjà envolé avec la reprise post pandémique et les pénuries multiples, de +13,5% sur un an en décembre 2021 pour les éleveurs d’ovins viande et de +13,2% pour les ovins laitiers. L’invasion de l’Ukraine a mis le feu aux prix des aliments, de l’énergie et des engrais. En avril 2022, l’IPAMPA ovins viande était en hausse annuelle de +19,2% ! 

L’inquiétude des éleveurs est vive, avec un printemps et un été sec dans la quasi-totalité des régions françaises et l’inflation qui continue de courir.

 + d’infos dans le dossier annuel du Gr. Economie du Bétail (GEB-Idèle) : ici.