FPA : l’Allemagne mobilisée pour obtenir la régionalisation

Vingt carcasses de sangliers infectées par le virus de la fièvre porcine africaine (FPA) ont été dénombrées au 24 septembre sur le territoire allemand. Le nombre de cas devrait se multiplier dans les prochaines semaines. Parallèlement l’Allemagne a vu tous ses marchés pays tiers se fermer. L’onde de choc touche donc également le marché européen du porc qui, comme dans un puzzle bien ajusté, ne peut voir bouger une de ses pièces sans déstabiliser les autres.

L’Allemagne abat environ 1 000 000 de porcs chaque semaine.  30% de ces volumes sont destinés à l’exportation (soit l’équivalent de 300 000 porcs) dont 60% à destination des pays de l’UE et 40% vers les pays tiers. Cela signifie que 9 000 tonnes de viandes porcines allemandes vont désormais, chaque semaine, venir alourdir le marché UE.

Après une baisse de 20 centimes, si le cours du porc allemand se stabilise, les prix des coches et des porcelets chutent. Cela impacte directement les pays européens qui livraient des porcelets en Allemagne, notamment le Danemark, les Pays-Bas et l’Espagne. La Belgique, fournisseur important de porcs vivants vers l’Allemagne, a vu ses cours reculer de 10 centimes. En France, les prix résistent soutenus par une volonté de privilégier le porc français.

Le marché chinois reste très actif tant en volume qu’en prix, mais les possibilités pour l’UE d’augmenter les expéditions vers cette destination restent limitées : les capacités de stockage et congélation partout en Europe sont saturées. Le vrai enjeu aujourd’hui pour la filière porcine européenne est de savoir si l’Allemagne va parvenir à obtenir un accord de régionalisation avec la Chine.