Conjoncture : les abattages sont restés stables sur les six 1ers mois de l’année

Culture Viande a présenté lors d’une conférence de presse* ce 29 septembre, un bilan de l’activité à mi année du secteur de l’abattage-découpe-préparation des viandes. Globalement, les abattages du secteur bovin restent stables (+0,2%/2019) en cumul sur ce 1er semestre 2020 et cela malgré de nombreux à- coups, notamment au moment du confinement.

Premier point à souligner : si l’activité a pu continuer, y compris au plus fort de la crise, c’est grâce à la mobilisation des salariés. Ainsi, pendant le confinement, et grâce à cette mobilisation, les Français ont pu
continuer à s’approvisionner et consommer de la viande. Ils en ont
d’ailleurs nettement plus consommé à domicile (+7,7%).

En tête des plébiscites : la viande hachée (+16%) et les saucisses (+24%). À noter également sur cette période, le succès des boucheries artisanales qui ont connu un très fort regain de fréquentation (+14,5%).

Malgré ces points positifs, au global, la consommation de viande de bœuf est en recul (-4,4%) en raison de la fermeture de restauration commerciale & collective hors domicile (RHD). Au final, c’est à la forte réduction des importations (-20,8%), conséquente de l’arrêt de la RHD que l’on doit la stabilité des abattages, alors que les entreprises ont été mises à mal en raison d’à-coups historiques pour le secteur.

Dans le secteur porcin, les cours soutenus en production (cf. schéma) émanent d’une conjoncture inédite à l’exportation : malgré une baisse des exportations (416,8 milliers de tonnes sur les sept premiers mois
2020, soit -5,1%), l’activité est en croissance en valeur (+12,9%). Le marché chinois très porteur mène le bal : la France y a exporté sur les sept premiers mois de l’année 2020 : +18,9% de viandes porcines en
volume, et +39, 2% en valeur. Côté importation, la baisse des volumes importés (-8,9%) tranche avec la croissance en valeur (+5,8%) ; ainsi, les importations de viandes espagnoles et allemandes sont en repli en
volume (-8,9% et -9,3%), mais en croissance en valeur (+5,1% et + 8,9%). La consommation en France revient à l’équilibre, avec des croissances de +8,5% en cumul annuel 6 mois 2020/2019 pour les viandes de porc fraiches. Et +6,6% pour la charcuterie.

Une ombre au tableau de cette année : la survenue de la Fièvre Porcine Africaine (FPA) en Allemagne ferme toutes les destinations pays-tiers pour ce pays. Le report des viandes allemandes, la transmission de la FPA dans la population des sangliers dans les Länders allemands, et la réussite des négociations avec la Chine sur le sujet de la régionalisation de la production, …autant d’interrogations lourdes qui planent sur le secteur porcin.

Si le secteur alimentaire a certes été moins frappé que d’autres secteurs, comme l’automobile, le tourisme, le transport aérien, ou la culture, il faut bien se rendre à l’évidence : les avis de tempête sur la viande sont toujours en cours.

(*) Plus d’infos : Présentation Conférence de presse Culture Viande 290920