La stratégie de la ferme à la table débattue lors de l’AG de l’UECBV

L’UECBV qui fédère les entreprises des viandes au niveau européen et dont Culture Viande est membre, a tenu son assemblée générale à Poznan en Pologne les 4 et 5 octobre
2021.

L’avenir du système alimentaire de l’Union Européenne a ouvert les premières discussions. Lors de son allocution d’ouverture, Maciej Golubiewski, Chef de Cabinet du Commissaire européen en charge de l’agriculture Janusz Wojciechowski, a estimé que le débat sur la viande était trop émotionnel, et qu’il fallait trouver une voie de débat rationnelle, basée sur des faits. En ce qui concerne l’avenir du système alimentaire de l’UE, la nouvelle PAC doit aider les éleveurs à changer leurs méthodes pour inscrire leur production dans une plus grande durabilité. A ce titre, elle prévoit des standards de production applicables par tous et des options couplées à un système de bonus. Les trois représentants de la Commission Européenne (CE) présents à Poznan, Claire Bury (Direction Générale « Santé et sécurité alimentaire »), Tassos Haniotis (DG « Agriculture et développement rural)) et Denis Redonnet (DG « Commerce ») ont ensuite été invités à donner une définition de la durabilité. Il en ressort que la durabilité doit couvrir l’environnement, l’économie et le social (santé et nutrition) et que tous ces enjeux doivent être pris en compte de manière équilibrée, il ne peut pas y avoir prédominance de l’un sur les autres ; de fait, aucun changement radical ne sera possible puisque les liens sont très importants entre l’environnement, l’économie et le social. Par exemple, l’agriculture biologique, qui peut être considérée comme la plus respectueuse de l’environnement, n’a pas vocation à devenir le standard de base imposable à tous.

Au cours de leurs interventions, les représentants de la Commission européenne (CE) ont rappelé quelques vérités importantes sur notre secteur ; par exemple, la protéine animale est l’un des ingrédients nutritionnels les plus importants, la production de viande participe peu aux émissions mondiales de CO2 et, si nos sociétés deviennent de plus en plus obèses, la cause n’est pas la viande, mais un mauvais mode de vie (consommation d’aliments gras/sucrés et manque d’exercice physique).

Cependant, le reste de leurs discours a inquiété les professionnels présents à Poznan. La stratégie de la Ferme à la Table, telle que pensée actuellement par la CE, pourrait mettre à mal le secteur en le contraignant de façon inappropriée et exagérée. Le risque est grand que cette stratégie conduise à une baisse importante de la production européenne, et il n’y aura alors plus d’autre choix que d’importer en provenance des pays tiers les denrées que nous ne serons plus capables de produire en quantité suffisante sur le territoire européen. Est-ce l’avenir alimentaire que nous souhaitons ? European Livestock Voice, le rassemblement européen des filières de l’élevage et de la viande auquel appartient l’UECBV, a publié en mars dernier une vidéo pédagogique qui explique « Les neuf paradoxes de la stratégie de la ferme à la table ».