Xaviet Terlet (I)- AG de Culture Viande, 11 octobre 2016
A l’immobilisme, certains préfèrent le mouvement tactique ! Xavier Terlet (XTC World Innovation) parcourt la planète alimentaire depuis plus de 20 ans. Véritable sniper des tendances et des innovations, devant l’assemblée générale de Culture Viande, il a décrit l’ère des temps à venir en trois points :
– Plaisir, parce que manger, au-delà de sa fonction vitale, reste et restera toujours un plaisir. Il passe par le goût : on assiste aujourd’hui à un retour de la culture du goût dans tous les domaines. Il passe également par l’audace, savoir proposer des choses différentes, de nouvelles expériences aux consommateurs ;
– Fonctionnalité naturelle ; c’est la naturalité du produit qui va rassurer. Soit « naturel », car le produit ne contient pas de substance indésirable : pesticides, antibiotique, etc ; soit parce que les ingrédients vecteurs de santé sont eux même naturels. Ce qui explique l’engouement actuel pour les super-èfood (super car particulièrement riches en éléments fonctionnels : vitamines, antioxydant, protéine, etc.), comme les super-fruits (cranberry, baie de goji, d’açai, etc) ou super-légumes comme le chou kale ou encore les super-graines (chia) ou encore les micro-algues ;
– Ethique : c’est la garantie pour ne pas à avoir d’état d’âme à consommer, pour s’assurer du plaisir que l’on aura à consommer ; cela couvre le bien-être animal, l’écologie, le non gaspillage, etc.
Xavier Terlet alerte : « La praticité n’est plus une tendance ; elle est aujourd’hui considérée comme un dû par les consommateurs ». « Et pourtant, ajoute-t-il, les consommateurs n’y trouvent pas forcement leur compte. Il y a encore de trop de besoins non satisfaits : des besoins de praticité pour acheter le produit, pour le préparer, pour le conserver, pour le consommer, etc. Il y a encore beaucoup à faire en la matière ! ».
Une révolution est en marche : quand on regarde les produits en magasins actuellement, on se rend compte que la moitié n’existait pas en l’état il y a cinq ans. Conséquence : la moitié de ce qui se vendra dans cinq ans reste à créer.
D’autant plus que le contexte va se bouleverser. Les générations Y et Z nées entre 1980 et 2000 qui représentent 50% de la population active dans 5 ans, fonctionnent avec un nouveau logiciel :
d’une part ces jeunes recherchent « Mon plaisir avant tout, tout de suite sans attendre et sans contrainte »;
d’autre part, ils n’iront plus faire les courses de la semaine, mais achèteront au fur et à mesure de leur besoin : « Où trouver une côte de bœuf à 11h du soir ? ».
Cela remet en cause les conditionnements et les remises volume par exemple qui ont incité des générations de consommateurs à « stocker à la semaine ».
A l’échelle de la planète les codes qui montent sont ceux de la prémiumisation pour tous, comme l’arrivée de burgers de viande maturée, de caissettes en bois, et, d’une manière générale, tout ce qui tourne autour du plaisir !
Extrait de l’ACTU, la lettre hebdomadaire de Culture Viande n°41 du 14/10/16
Rens. : François Cassignol – fcassignol@cultureviande.fr – Tél.: 01 53 02 40 34 – 06 83 90 67 05