Caroline Faillet, Assemblée Générale de Culture Viande 11 octobre 2016
ANALYSE : L’ART DE LA VIANDE DIGITALE
Caroline Faillet, à la tête du cabinet d’influence Boléro conseille depuis de nombreuses années de grands chefs d’entreprises sur les enjeux du digital. Devant l’assemblée générale de Culture viande ce 11 octobre à Paris, elle a ainsi indiqué que le train digital était déjà passé trois fois ! Nous avons connus 3 révolutions numériques :
– la révolution de l’information (web 1.0) : l’individu découvre, avec les moteurs de recherche, le pouvoir de s’informer et de vérifier les affirmations des marques, des politiques, du médecin, du professeur…
– la révolution de la relation (web 2.0) : l’individu découvre le pouvoir de s’exprimer, de s’organiser en réseau et de se mobiliser. La réputation des organisations devient leur actif le plus vulnérable. Quelque peu vindicatif, le consommateur s’adonne à ses jeux sociaux préférés : bad-buzz, rumeur, désinformation, bashing…
– la révolution de la data (web 3.0) : le consommateur découvre le pouvoir de changer les frontières de la valeur et de mettre en péril les business-models historiques. C’est l’essor des business-model disruptifs, de la consommation collaborative. Il continue son autonomisation.
A chaque fois, les entreprises ont fait l’erreur de se penser protégées par leurs forces historiques : la force de leur marque, la force juridique, la force de leur business-model. Un peu comme l’orchestre du Titanic, elles ont continué à faire de la pub… or faire du trafic et de la notoriété n’éclaire pas ceux qui cherchent à s’informer. Ces erreurs sont le résultat de 50 ans de communication descendante de marketeurs à qui on a appris que c’est la puissance et la répétition qui font vendre.
« Avez-vous remarqué que l’on utilise le même terme dans la pub et en matière militaire : les campagnes ! » interroge Caroline Faillet ?…« Car oui, nous sommes en guerre, en guerre digitale ». En 1909, on n’a pas refusé d’utiliser ce nouvel outil : l’avion. Il a ouvert un nouveau champ de bataille : le ciel. Le nouvel outil d’aujourd’hui, c’est le digital. Il ouvre un nouveau champ de bataille. Il va falloir épouser les révolutions numériques sans résister et sans chercher à utiliser des armes qui ont fait le succès des entreprises …mais qui ne marchent plus aujourd’hui ! Cela passe par :
– la connaissance du terrain, en cartographiant le web comme une nouvelle dimension stratégique, choisir ses cibles ;
– un usage parcimonieux de ses forces : connaître les parcours d’influence pour concentrer sa présence digitale aux bons endroits ;
– la ruse et l’effet de surprise : en gagnant discrètement des positions sur son marché et auprès des communautés avant de tonitruer sur le terrain publicitaire ;
– l’union nationale : en s’appuyant aussi bien sur ses salariés que sur des partenaires extérieurs, en sachant nouer des alliances.
Dipômée de HEC, Caroline Faillet aime à citer Sun Tzu : « Le meilleur savoir-faire n’est pas de gagner cent victoires dans cent batailles, mais plutôt de vaincre l’ennemi sans combattre ».