Crise de la filière porcine en France :
Les abatteurs tiennent leurs engagements
Paris, le 23 juillet 2015
En séance de ce jour, le Marche du Porc Breton (MPB) affiche un cours de 1.409€/kg, soit une rémunération pour l’ensemble des éleveurs français de plus de 1.56€ / kg, compte tenu des plus-values versées. Les abatteurs démontrent ainsi tout leur attachement à la production porcine française et à leurs partenaires éleveurs avec lesquels ils ont destin lié.
Les entreprises d’abattage-découpe tiennent leurs engagements et cela au détriment de leurs marges : un quart des produits commercialisés sous forme de viandes fraiches bénéfice de la solidarité des distributeurs. Par contre, si les clients salaisonniers concèdent des hausses tarifaires – insuffisantes-, c’est après haute lutte, du fait de la pression des concurrences espagnoles et allemandes : celles-ci sont positionnées à des prix très inférieurs aux prix français. Autre point de pression tarifaire : celui exercé par les distributeurs, qui à l’évidence, ne jouent pas le jeu sur les produits de charcuteries.
Concernant l’exportation, il reste impossible d’obtenir la moindre valorisation sur aucune destination : la situation est grave quand on sait que, pour la filière porcine, les débouchés à l’exportation représentent 30% des volumes commercialisés. Chacun doit savoir que le contexte est celui d’une offre communautaire abondante ; sur les six premiers mois de l’année 2015, les productions espagnoles ont augmenté (+5%), ainsi que les danoises (+2%), hollandaises (+3%) et allemandes (+1%), …ceci, alors que la demande est en retrait, tant sur le marché intérieur en Europe, qu’à l’exportation. Ces augmentations arrachées pour atteindre les objectifs visés par toute la filière restent donc partielles via la charcuterie-salaison et inatteignables via l’export, ce qui vient fragiliser encore un maillon abattage-découpe économiquement très affaibli. Dans ce contexte, il faut bien mesurer que les entreprises d’abattage-découpe prennent le risque de se mettre en décalage avec les concurrents européens : avec l’Allemagne en particulier, dont le cours en production n’a jamais été aussi compétitif, soit 20cts/kg en dessous du prix français !
Désormais nous nous tournons vers les pouvoirs publics pour dire avec force que ce niveau actuel de prix aux éleveurs, compte tenu des volumes de production en Europe et de la faiblesse de la consommation, ne permet pas une fluidité du marché du vif et ne sera tenable qu’à la condition que des mesures structurelles soient immédiatement mises en place :
– un soutien à la compétitivité des abattoirs par un allègement exceptionnel des charges salariales ; nous ne pouvons lutter face à des abattoirs allemands et espagnols qui emploient du personnel à un coût inférieur de 40 à 50% à la France ;
– un engagement gouvernemental pour que l’origine de la viande soit clairement indiquée et identifiée sur les produits transformés de charcuterie et des plats préparés ;
– une campagne de communication à l’attention des consommateurs pour relancer la consommation de viandes et produits de charcuterie « viande de porc français » ;
– un engagement à remettre au niveau de l’ensemble des autres pays européens nos contraintes environnementales, techniques, sanitaires et administratives ;
– un engagement de reprise des négociations pour une exportation aujourd’hui possible de gras et d’abats de porc vers la Fédération de Russie.
Les entreprises d’abattage-découpe réunies au sein du SNIV-SNCP affirment que « la France dispose d’un élevage, d’un abattage et d’une transformation de qualité, positionnés au plus haut du standard européen et international. Mais dans ce marché européen et international ouvert, les distorsions de concurrence avec nos compétiteurs et les lourdeurs franco-françaises constituent des handicaps devenus insupportables qui mettent en péril notre industrie Agroalimentaire ».
Contact : François Cassignol – francois.cassignol@snivsncp.fr – Tél. : 01 53 02 40 34 – 06 83 90 67 05

Le SNIV-SNCP regroupe les entreprises industrielles françaises, grandes et petites, du secteur de la viande bovine, ovine et porcine. Il exerce la mission de représentant et de porte-parole de ces industries et intervient comme force de propositions. Les chiffres clés du SNIV-SNCP : • 80 adhérents, 150 établissements industriels. 35.000 salariés •11 milliards d’euros de CA • 3 millions de tonnes de viande bovine, porcine et ovine 94% des abattages français de porcs, 65 % des abattages français de gros bovins, 80 % de la production nationale de viande hachée, 97 % des exportations françaises de viande bovine et porcine fraîches et congelées.