Compétitivité des entreprises du secteur viandes :
Taxation et exception françaises : halte au feu !
Alors que tous les discours officiels prônent le retour à la compétitivité des entreprises, plusieurs décisions viennent de tomber comme un couperet sur les entreprises d’abattage-découpe et sur une industrie des viandes françaises qui a déjà un genou à terre.
En augmentant de 15% la taxe d’équarrissage en deux ans,
les Pouvoirs Publics voudraient-ils éclipser l’essentiel ?
La situation est unique en Europe : en France, c’est à l’industrie d’abattage que l’on fait financer pour 100 millions d’euros la collecte et l’élimination des animaux morts chez les éleveurs. Ceci, alors même que ces animaux ne passeront jamais la porte d’un abattoir. Faut-il attendre que la Cour des Comptes se penche sur le sujet pour démêler une situation à ce point dramatique que c’est la France qui tire une balle dans le pied de sa propre industrie ? Car dans cette affaire ceux qui négocient les tarifs, ceux qui bénéficient du service et ceux qui payent ne sont pas les mêmes ! Quoi qu’il en soit, l’industrie n’a pas à supporter une augmentation de 15% de sur-taxation pour financer un système d’une telle aberration au plan économique !
En maintenant des « exceptions françaises »
alors que l’Europe est en train de lever la réglementation ESB ?
Après avoir constaté que les élevages étaient désormais indemnes d’ESB dans un certain nombre de pays dont la France, la Commission européenne propose de supprimer les tests systématiques à l’abattoir. Ces tests ont un coût très élevé. Qu’attend donc la France pour mettre en œuvre la feuille de route communautaire ? Nous sommes ici dans un cas où le manque de compétitivité, « c’est pas faute à l’Europe, mais à la France, et uniquement à la France » ! En ne s’alignant pas sur les règles européennes en matière d’ESB, la France pénalise ses propres entreprises.
L’Ecotaxe, pour tuer le frais qui, lui, prend la route ?
Oui au développement du transport fluvial et ferroviaire ! … mais qui ignore que la viande, un produit frais, ne prend pas le train ? Les abattoirs et les industries de transformation de la viande sont implantés dans les zones d’élevage et fournissent des marchés de proximité. Alors que le consommateur privilégie le circuit court, en taxant le transport routier, on voudrait que la viande prenne le train ? Pour l’envoyer où ? Au même titre que la TVA est modulée pour les produits de première nécessité, l’écotaxe routière doit exonérer les produits frais. Car à ce rythme, non seulement il n’y aura pas de viande dans les trains, mais il n’y en aura plus non plus dans les camions français !
« Le gouvernement devrait rapidement rassembler ses efforts autour de LA priorité du moment : sauver les activités sur nos territoires, ainsi que les emplois et les savoir-faire qui vont avec ! A peine deux ans après avoir inscrit son repas gastronomique au patrimoine culturel à l’Unesco, la France devient le Pays gastronomique où la viande pourrait venir d’ailleurs », a déclaré Jean-Paul Bigard, Président du SNIV-SNCP.
Contact : francois.cassignol@snivsncp.fr – Tél. : 01 53 02 40 34 – 06 83 90 67 05
Le SNIV-SNCP regroupe les entreprises industrielles françaises, grandes et petites, du secteur de la viande bovine, ovine et porcine. Il exerce la mission de représentant et de porte-parole de ces industries et intervient comme force de propositions. Les chiffres clés du SNIV-SNCP :• 80 adhérents, 150 établissements industriels 35.000 salariés •11,6 milliards d’euros de CA • 3,4 millions de tonnes de viande bovine, porcine et ovine 96% des abattages français de porcs, 67 % des abattages français de gros bovins, 80 % de la production nationale de viande hachée, 93 % des exportations françaises de viande bovine et porcine fraîches et congelées.