Crise de la filière bovine en France :
Un premier pas, l’essentiel reste à faire
Paris, le 19 juin 2015
Un mois après avoir réuni une première fois la filière bovine, le Ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, convoquait à nouveau les professionnels ce 17 juin à Paris.
L’ordre du jour initial portait sur deux sujets :
– les cotations : suite aux virulentes critiques exprimées par les éleveurs et relayées par les médias, FranceAgrimer a procédé à des contrôles dans une dizaine d’abattoirs de différentes tailles pour vérifier le fonctionnement de la cotation des gros bovins. Les conclusions présentées par FranceAgrimer sont sans ambiguïté : les données transmises par les abattoirs sont exactes et les volumes déclarés conformes ; la cotation est le reflet de la réalité des transactions.
– la rémunération des éleveurs : les abatteurs ont exprimé leur attachement à une juste rémunération des éleveurs et au maintien du potentiel de production partout sur le territoire, comme gage évident de la pérennité de la filière viande en France. Or que vaut une solidarité de la filière visant une hausse technique des prix face au flot de viandes à prix ultra-compétitifs, importées par la restauration collective et, dans une moindre mesure, la grande distribution ? Dans l’immédiat toutes les équipes commerciales sont mobilisées pour faire respecter la consigne ministérielle de hausse des prix. Le SNIV-SNCP fera un premier bilan dès le début de la semaine prochaine.
Parmi les autres sujets portés à « la table des négociations », le ministre appelle la filière à plus de transparence. Le maillon de l’abattage-découpe a déjà fait son chemin en la matière au travers des multiples contrôles quotidiens (Services vétérinaires, FranceAgrimer, Normabev, DGCCRF,…), et bien au-delà puisque des contrôles par tierce partie privée sont aujourd’hui en place à l’initiative du SNIV-SNCP, par exemple sur la filière du steak haché ou sur les modalités d’intervention des sous-traitants dans le secteur du désossage-découpe. Les modalités de fixation du prix des carcasses (dispositif de présentation-pesée-classement des carcasses) et du retour d’information (cotations) ne sont pas non plus délaissées et la réglementation est respectée à la lettre. Le SNIV-SNCP est également favorable à l’amélioration des indicateurs permettant une meilleure compréhension des mécanismes de marché au stade du désossage (« démontage ») d’une carcasse et de l’orientation de chacune des pièces. Le SNIV-SNCP participe déjà aux travaux de l’Observatoire de la formation des prix et des marges. C’est évidemment dans le cadre de cet Observatoire que la demande du ministre de produire un indicateur économique de la valeur du steak haché doit être examinée.
Il reste par ailleurs à la filière bovine française à améliorer l’adéquation offre-demande : poids des carcasses, état d’engraissement, âge des animaux, finition des vaches laitières, respect des bonnes pratiques d’abattage, des conditions de réfrigération et de maturation, respect des bonnes pratiques de découpe, etc. En accompagnement d’une véritable valorisation du logo « Viande Bovine Française » et d’un encadrement des promotions, les réformes de fond restent à engager.Le SNIV-SNCP se félicite enfin de la mise en place d’une plateforme collective animée de façon neutre et indépendante pour mieux structurer et organiser l’ouverture des pays cibles à l’exportation des viandes françaises.
Contact : François CASSIGNOL, Tél.: 01 53 01 40 34 – 06 83 90 67 05 francois.cassignol@snivsncp.fr
Le SNIV-SNCP regroupe les entreprises industrielles françaises, grandes et petites, du secteur de la viande bovine, ovine et porcine. Il exerce la mission de représentant et de porte-parole de ces industries et intervient comme force de propositions. Les chiffres clés du SNIV-SNCP : • 80 adhérents, 150 établissements industriels. 35.000 salariés •11 milliards d’euros de CA • 3 millions de tonnes de viande bovine, porcine et ovine 94% des abattages français de porcs, 65 % des abattages français de gros bovins, 80 % de la production nationale de viande hachée, 97 % des exportations françaises de viande bovine et porcine fraîches et congelées.